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Vacances février 2012 Spe

Pour des raisons que je ne détaillerai pas ici, les éléments promis d'aide pour les vacances n'ont pu être réalisés que tardivement et dans l'urgence: voici quelques éléments qui, je l'espère, aideront celles et ceux qui s'inquiétent de l'échéance du concours blanc de rentrée (un commentaire des enjeux de la dissertation du DS). Je le rappelle, le mail  de travail reste ouvert pour des précisions complémentaires: hop.hop@free.fr

Les éléments ci-dessous seront complétés avant la fin de la semaine de rentrée par un rappel des plans de cours sur Eschyle et Pascal, ainsi que par des indications de pistes d'analyses pour préparer les colles, qui intégreront le roman de Steinbeck

 

DS SPE 04/02 Texte de Léo Strauss, Droit naturel et Histoire.

L'enjeu du sujet de dissertation: la question du relativisme juridique ne se bornerait pas, selon l'auteur, à l'idée de la variabilité du droit positif dans le temps et l'espace. Car, dans ce cas, les hommes seraient pleinement conscients de leur erreur lorsqu'ils pensent leur justice absolue. Le principe même d'un ethnocentrisme est de ne pas se concevoir comme tel (avec sa dimension relative), mais au contraire de se nourrir de sa propre illusion de perfection et d'absolu (le consensus historique/civilisationnel contribuant à cette illusion).

De ce fait, la dissertation ne pouvait que très difficilement s'arrêter à un constat et à un descriptif de la relativité spatio-temporelle de l'idée de justice à travers les oeuvres de notre programme.

Si, certes, une première partie pouvait permettre ce constat (relativité dans l'espace, dans le temps, dans les formes) en partant du constat pascalien (p 143), en l'appliquant à la lecture de la trilogie d'Eschyle ( la justice d'Athènes n'est pas/plus celle d'Argos; les violences, admissibles dans un monde guerrier archaïque livré au chaos de la vindicte, n'ont plus de sens dans la "maison" d'Athéna, jeune démocratie iréniste en quête de stabilité institutionnelle, et qui ne peut plus être une" volière") voire en soulignant (mais c'était une évidence) l'évolution entre les deux civilisations cadres de nos deux oeuvres (le matricide "légitimé" par les dieux de l'Olympe et admis comme un mal nécessaire par l'Aréopage antique pourrait-il encore être un acte de Justice devant le Dieu miséricordieux auquel croit Pascal?), il fallait dépasser ce descriptif:

1) en développant, dans une antithèse, l'aspiration (commune aux deux oeuvres) à une idée absolue de la justice (portée par l'esprit/ relai du divin) même si Pascal ne croit pas à la possible réalisation terrestre de cette Charité (dont seul Dieu est capable) quand Eschyle y voit l'absoluité réalisable (et réalisée selon lui) de l'humanisme (dans son accomplissement athénien). Cet "enthousiasme", qui contrebalance fortement le cynisme désabusé qui pourrait naître des dénonciations pascaliennes (n'oubliez pas que Pascal, en critiquant l'hypocrise et l'inanité/vanité de la Justice des hommes, ne vise pas au nihilisme, mais à l'humilité -c'est en cela que ses vrais "adversaires" sont les libertins"!) est commun aux deux auteurs ; paradoxalement l'exaltation narcissique de l'oeuvre propagandiste athénienne (porteuse d'une vraie foi en l'homme, nourrie du respect du divin, présenté comme instigateur des bonnes réformes athéniennes) rejoint, dans sa sincérité, la Foi radicale du janséniste...

2) en terminant , en synthèse, par le point de vue kantien (objet de l'extrait du texte de Léo Strauss), qui fait le coeur du débat= on ne peut échapper à ce relativisme, puisque la norme prétendue "transcendante" à laquelle nos auteurs se réfèrent n'est qu'illusion: si c'est évident chez Eschyle (dont l'Orestie est clairement marquée du sceau narcissique et propagandiste de la jeune démocratie athénienne antique), cela n'en est pas moins vrai pour Pascal qui associe la Justice à une illusion civilisationnelle= celle de Dieu comme vérité indépassable). Paradoxalement, au-delà de la dénonciation consciente de son relativisme patent, l'idée de Justice ne peut être qu'une illusion relative à une culture qui veut s'ignorer comme telle et rêve d'un impossible absolu. Peut-être peut-on alors s'interroger sur la valeur du concept valise de "Justice" comme clé téléologique de toute civilisation (déclinable/variable et pourtant toujours désirée et pensée comme absolue:cf texte de Bergson -dernier paragraphe-). Pascal et Eschyle semblent persuadés néanmoins du contraire: l'un en reconfigurant/transfigurant l'Olympe et l'ensemble des cités humaines à l'aune "parfaite" du modèle athénien fédérateur; l'autre en étant convaincu du "partage"par les hommes d'une trace laissée en eux par Dieu: la pensée, dont la soif d'absolu se manifeste dans le désir de Justice (pour résumer, l'un croit à l'avènement terrestre de la perfection, l'autre se borne à  rappeler  la possible intuition d'une perfection originelle et transcendante ).

 

Pour le concours blanc de la rentrée: *conditions de concours (pas de consultation possible des oeuvres pendant l'épreuve)

*Steinbeck ne sera pas une référence obligatoire (mais souhaitable) puisque vous ne bénéficiez, à l'heure actuelle, que du comparatif entre les deux premiers auteurs (et n'avez  à votre disposition que votre capacité prospective/ application intuitive de concepts-clés déjà vus chez les deux autres auteurs à vos données de lecture personnelle du roman de Steinbeck).

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